Cette exposition a été créée en 2019 pour le Festival Phot’Aubrac. Elle compte 21 photos format 30×45 cm encadrées et prêtes à être accrochées. Elle a été exposée dans le cadre du Parcours photographique 2022 du Haut-Lignon.
Cette exposition est disponible à la location, même pendant que nous sommes en voyage. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à nous contacter, unansurlaroutedulait(at)hotmail.com
Pour lire la légende, cliquez sur la photo.
Après réduction, le liquide d’égouttage du doogh (le lait fermenté qui a été baratté pour en extraire le beurre), très longuement fouetté, prendra la consistance d’une belle meringue. Pour mériter le nom de karagurut et une vie quasi éternelle, il sera façonné et mis à sécher. Iran, Khorasan, désert de Gonabad, juin 2013.
Le lait fermenté qui reste dans l’outre après le barattage sera longuement égoutté jusqu’à obtenir une pâte dont on forme des boulettes mises à sécher au soleil. Ces boulettes de kashk, très hydrophiles, redonneront, par délayage dans de l’eau, un liquide blanchâtre, l’essentiel de l’alimentation lactée de l’automne à l’hiver. Iran, Khorasan. Juin 2013.
Le mâst, yaourt, fabriqué avec le lait préalablement bouilli, est le produit à partir duquel on obtient tous les autres. Longuement baratté dans une outre en peau de chèvre, il donnera le beurre. Peu utilisé tel quel, le beurre obtenu sera salé, porté à ébullition, écumé puis décanté. Au terme de ces opérations, l’huile animale pourra être conservée plusieurs mois dans de petites outres. Iran, Khorasan. Juin 2013.
Dès la repousse de l’herbe, les yourtes fleurissent dans la montagne. Fin de journée, les feux de bouses séchées sont allumés pour le chauffage du lait ou le repas du soir. Kirghizstan, col de Tchiyirchyk. Juillet 2013.
Les cinq traites par jour, le nettoyage et le fumage de l’outre ou du fût tous les trois jours, les innombrables brassages, aucun effort n’est trop grand pour le koumis. Depuis des siècles, source de bienfaits et de plaisir, il fait la fierté des Kirghizes, petits et grands. Kirghizstan, au jaïloo, juillet 2013.
Les outres à koumis sont fumées tous les trois jours. Après avoir été vidée de son contenu, l’outre est soigneusement nettoyée et séchée. Avant d’être placée au-dessus de la fumée d’un feu de bois étouffé, l’intérieur a été frotté au beurre clarifié. Le fumage va durer trois heures. Kirghizstan, col de Tchiyirchyk. Juillet 2013.
Alors qu’au village on fait les foins, le troupeau est réparti dans quatre alpages, chacun sous la garde d’une famille du village. Là, personne ne compte sa peine malgré une nourriture insuffisante, des brisures de riz et beaucoup de pain trempé dans du thé au lait bien sucré. Tadjikistan, Pamir, août 2013.
Salualo a 59 ans. Il est berger depuis toujours. Le travail du lait est pour Gulkarava, son épouse, 53 ans, épaulée par leur nièce, Gulraftor. Pour la pause de midi, le repas se compose de pain trempé dans le thé. Le vrai repas, ce sera le soir, un plat de brisures de riz cuites avec un oignon et une carotte, dans lequel chacun plonge sa cuillère. Tadjikistan, col de Khargush, Pamir. Août 2013.
Le barattage du yaourt a commencé. A tour de rôle Gulkarava et Gulraftor tirent avec force sur la lanière de cuir qui s’enroule et se déroule autour du battoir. Le barattage va durer une bonne heure. Le beurre, une cinquantaine de kilos au terme de la saison, est leur rémunération pour ces trois mois d’alpage. Tadjikistan, col de Khargush, Pamir. Août 2013.
Protégés par l’huile qu’ils transpirent, par des sous-poils denses et une abondante toison, les yacks grattent le sol, pourvu que la température ne descende pas en dessous de -40°C. Tibet, octobre 2013.
Entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, à la mi-octobre nous sommes à la saison du battage de l’orge. La tsampa, farine d’orge grillée, est ici le pain quotidien. La vie est difficile pour beaucoup en Chine ; au Tibet, elle l’est plus encore. Tibet. Octobre 2013.
Dans le monastère de Tashilhunpo, à Shigatze, 3900 m. d’altitude, les pèlerins venus de tous les coins du Tibet alimentent avec dévotion les lampes à beurre sur lesquelles veillent les moines. Tibet. Octobre 2013.
L’entraide entre villageois facilite le travail du riz. Repiqué en mai, juste avant la mousson, il vient d’être récolté. Les gerbes ont été dressées en hautes meules de façon à drainer l’eau d‘éventuelles averses. Le battage est l’affaire des hommes. Népal, région de Pokhara. Novembre 2013.
Au fil des jours, le lait bouilli non utilisé est versé dans le theki. Lorsque ce pot de terre est plein, c’est le travail de Granga, le père, de le baratter, tirant sur la corde en allers retours calmes et réguliers, jusqu’à obtenir le beurre. Il ne sera jamais consommé tel quel, mais transformé en beurre clarifié. Népal, région de Pokhara. Novembre 2013.
Dans cette région de montagne, les cultures dégringolent la pente en larges marches aux formes irrégulières cernées de murets en terre soigneusement entretenus. La terre, sollicitée sans relâche, est fertilisée grâce à la bouse des animaux, leur première raison d’être, avant le travail puis le lait. Népal, région de Pokhara. Novembre 2013.
A l’heure de la traite, même seau en bois, même tabouret dont l’assise a disparu sans que cela paraisse gêner Odbayar, mêmes mains potelées marquées du lait qui les éclabousse et coule le long du seau, mêmes bracelet et bague d’argent qu’il y a 12 ans et mêmes transformations laitières. A cela, les routes asphaltées, les maisons d’hôtes, les 4×4, les quelques panneaux solaires et antennes paraboliques ou les motos klaxonnant pour pousser le troupeau n’ont rien changé. Mongolie, région de Khatgal. Juillet 2014.
Au-delà du temps et des frontières, filtrer et chauffer le lait, les préalables à la plupart des transformations laitières. Mongolie, région de Khatgal. Juillet 2014.
« Il ne faut pas croire que chez nous les hommes ne travaillent pas. Ce sont eux qui font les travaux de force : aller chercher l’eau, le bois à la forêt, le débiter, faire les parcs, la tonte. C’est très dur d’être éleveur chez nous. Est-ce que chez vous aussi, ils ont toutes ces tâches à accomplir ? » Mongolie, région de Khatgal. Juillet 2014.
L’accès à l’alpage se fait à pied. Mila et son mari ne sont là qu’à la bonne saison mais leurs voisins vivent ici à demeure, sans électricité et avec l’eau dehors. La traite a lieu dans l’étable, au rez-de chaussée de la maison, l’habitation est en haut comme souvent ici à la montagne. Géorgie, Adjarie. Octobre 2014.
Notre présence a retardé Mila. Alors que la voisine est déjà dehors avec ses vaches, les siennes n’étaient pas encore sorties de l’étable. « Il est grand temps que je parte faire la bergère », dit-elle. En son absence, Sandro prendra soin de la maison et du potager, autant que ses yeux malades et son corps usé le lui permettront. Géorgie, Adjarie. Octobre 2014.
Femmes du lait, femmes de courage, au regard doux et impénétrable, aux mains tendres et fortes, habiles à traire, à fabriquer le fromage et prendre soin des enfants. Géorgie, Adjarie. Octobre 2014.