L’origine de la Route du lait

Depuis toujours, partout où nous allons, il nous plaît de découvrir un pays ou une région à travers ses producteurs de fromages traditionnels. Nous aimons les rencontrer, passer du temps avec eux et, chaque fois que c’est possible, assister à la fabrication et prendre des photos.

En 2000, nous décidions de prendre une année de congé sabbatique, direction les steppes d’Asie centrale et de Mongolie. Ce qui nous passionne en France, nous voulions le découvrir dans une région du monde peu connue, où les produits laitiers occupent traditionnellement une place essentielle dans la vie et l’alimentation des hommes. Nous sommes partis ouverts, pour être à l’écoute d’autres modes de pensée, de vie, de production et de transformation du lait, liés à des besoins, une histoire et une culture différente des nôtres. Au retour, nous voulions partager ce que nous avions découvert. Au-delà de l’intérêt que représentait pour nous ce voyage, c’était le sens que nous voulions lui donner. « Rencontres sur la route du lait » paraissait en septembre 2006.

Notre route du lait a repris de la vigueur en 2012, avec l’idée d’un second long voyage. Nous allions refaire le même itinéraire ou presque, jusqu’au Kirghizstan, mais en partant cette fois au printemps, et donc à la pleine saison de production laitière. Sur la route, nous essaierons de retrouver quelques unes des familles qui nous ont accueillis dix ans plus tôt. Ce sera l’occasion de leur offrir le livre « Rencontres sur la Route du Lait » et de répondre ainsi aux questions qu’ils nous avaient posées en 2001-2002 « que ferez-vous de ce que vous écrivez, des photos que vous prenez ? ». Le voyage cette fois sera plus long, 22 mois, et nous conduira au Népal, en Inde, en Asie du Sud-est. Sur le chemin du retour, nous prendrons le temps de nous arrêter en Russie et dans le Caucase. Du mois de mars 2013 au mois de janvier 2015, toujours à bord d’un véhicule 4×4 équipé pour y vivre et aller (presque) partout, nous avons suivi notre route du lait « du Mont-Blanc à la Grande Muraille ». Un an après notre retour, en mai 2016, paraissait « Voix lactées ». 

En septembre 2020, nous repartons sur une troisième Route du Lait. Elle nous emmène deux mois en Suisse, puis – frontières fermées pour cause de Covid 19 obligent – huit mois en France, avant de prendre la direction de l’Europe du Nord. Après un automne et un hiver en Scandinavie, d’août 2021 à mars 2022, la voiture embarque et nous nous envolons pour l’Amérique du Sud, à l’été 2022. 

 

 

 

Colette Dahan, celle qui écoute et qui écrit

Colette Dahan
Sans elle, il n’y aurait pas de voyage. Elle dit « je veux aller là » et nous y allons. Sans elle, il n’y aurait pas de livre. Chaque jour, elle interroge, elle questionne, insiste, redemande quand elle ne comprend pas et note tout sur des petits carnets. Chaque soir, elle passe deux heures sur son ordinateur pour écrire tout ce qu’elle a appris dans la journée. Au retour en France, c’est encore elle qui complète les informations, lit les livres et les études anciennes qui permettent de comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans tous ces pays. Elle a écrit nos deux livres et toutes les lettres de voyage.

Emmanuel Mingasson, chauffeur et photographe

Emmanuel Mingasson
Sans lui, il n’y aurait pas de voyage. Quand nous avons décidé d’aller là, c’est lui qui étudie le climat, les itinéraires et les cartes parce que le GPS, il ne sait pas ce que c’est. Sans lui, il n’y aurait pas de photos. Il essaie d’être discret, ne demande jamais de prendre la pose ou de refaire un geste. Mais si la lumière va être belle, on attend. Pendant que Colette écrit, il classe, note, indexe chaque photo, et ça aussi ça peut prendre quelques heures chaque soir.

 

Notre reportage sur la Route du Lait a reçu

Le Prix « Photoreportage » du Visa Off 2017 de Perpignan.