Des alpages de Savoie aux steppes d’Asie Centrale et de Mongolie
Le premier voyage, 2001-2002
« Ce qu’il y a de difficile, pour un homme qui habiterait Vilvoorde et qui voudrait aller à Hong-Kong, ça n’est pas d’aller à Hong-Kong, c’est de quitter Vilvoorde. » Jacques Brel
Un soir d’été en 2000, nous avons décidé de quitter Vilvoorde. Tout ce qui a suivi n’a été que la conséquence de cet instant de choix : l’année de préparation, l’apprentissage du russe, le souci pour trouver la voiture, puis toutes ces mers : Egée, Caspienne, Morte, Rouge, Noire, le Golfe Persique ; ces montagnes aux noms magiques : Carpates, Pamir, Zagros, Altaï, Mont Ararat ; les rencontres aux yeux clairs, de jais, ou bridés ; ces femmes enveloppées de sombre ou de couleurs hardiment mariées, portant toujours à bout de bras la survie de leur famille ; ces hommes, si souvent désœuvrés, inutiles, avides de connaître ce qu’ils ne verront jamais. Et permettant tout cela, cette si belle leçon de géographie, cette si magistrale leçon d’humanité, le lait comme trait d’union et étoile du berger.
Car, au-delà de l’intérêt personnel que représentait pour nous une année de voyage, nous voulions lui donner un sens. Il est vite trouvé : les fromages traditionnels nous passionnent depuis des années ; nous irons les découvrir dans une région du monde peu connue où les produits laitiers occupent depuis toujours une place essentielle dans la vie et l’alimentation des hommes. Notre itinéraire se dessine : Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizstan, Kazakhstan, Mongolie.
Nous partirons sans préjugés, ouverts, pour être à l’écoute d’autres modes de pensée, de vie, de production et de transformation du lait liés à des besoins, une histoire et une culture différentes des nôtres.
Voir « Rencontres sur la route du lait », le livre écrit après le premier voyage